dimanche 4 mars 2007

Temps ensoleillé

15h Les premières photos à la chambre.

Je choisis de m'en tenir à un sujet, pour ne pas me disperser, car beaucoup de choses m'intéressent, dans cette campagne supposée déserte.

Je photographie des baraques de briques rouges, squelettes de futures maisons, ou cabanes faites à la va-vite, plus ou moins avancées, ou abandonnées en cours de chantier.

Rencontre d'un propriétaire sur le lieu du chantier. Il ne veut pas que je fasse des phtos, car il me soupçonne de vouloir copier les plans de cette maison qu'il a achetés très chers à un architecte.
" Y a déjà eu des ouvriers portuguais qui sont venus voir, et même des arabes d'Agen. Je leur ai dit non à tous : pas de photo ! Ils veulent me copier mes plans. C'est trop facile ! "

Je lui explique que je suis artiste... en résidence ici depuis qqes jours... que ces photos ça serait pour une exposition.
" Exposé à Monflanquin ? Alors TOUT LE MONDE pourrait voir les photos de ma maison ? Non, je refuse ! "
...
" Parce-que vous allez gagner de l'argent avec ça, et moi alors ? "
Je lui dis que non, à priori, je ne gagne que mon allocation de résidence, équivalente au SMIC.
Finalement, il accepte. " Si les photos ne sont pas exposées en vitrine, alors ça change tout."

Pendnat que je fais les images, un des trois compères vient me voir :
" On est entrain de se demander ce qui vous intéresse "
Je lui parle de ce qui se transforme, qui est à venir ou déjà passé, et qu'on peut voir dans l'architecture ce que vivent les humains, parce qu'une maison, c'est comme un être humain, c'est un peu à son image, comme une 2e enveloppe...

"Et bien les photographes ils voient des choses que nous on peut pas ressentir "

18h32 Le soleil décline.
Je rentre. Pour la première fois dans la voiture, j'éteinds la radio,
Le paysage est là, et il me suffit de le traverser.

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